Ah, la vie d’artisan·e. Ce doux mélange entre liberté créative, indépendance totale… et angoisse comptable.
Parce qu’on ne va pas se mentir : vivre (vraiment vivre, genre payer son loyer ET avoir du fromage râpé dans le frigo) de ses créations, en 2025, c’est un peu comme essayer de remplir une baignoire avec une passoire. Possible, fastidieux, — mais faut y croire très fort !
🧶 Passion quand tu nous tiens
Tu as choisi un métier de cœur. Tu travailles avec tes mains, ton cerveau, ton âme… et probablement ta colonne vertébrale, vu la position que tu adoptes quand tu ponces, couds, peins ou sculpte pendant 7h sans pause.
Tu ne comptes pas tes heures. (Ce qui tombe bien, parce qu’elles ne sont pas toujours facturables.)
Mais voilà…
💸 Le vrai prix de l’indépendance
Être artisan·e, ce n’est pas juste créer des merveilles. C’est aussi :
• Faire sa compta (ou au moins ouvrir l’appli et soupirer très fort),
• Gérer les réseaux sociaux comme un CM sous caféine en crise d'identité,
• Se lever à 5h pour monter un stand dans le brouillard et l’humidité (pour ne voir personne avant 11H30),
• Répéter trop souvent que non, ce n’est pas trop cher pour du fait main,
• Et garder le sourire quand la fin du mois est plus pleine de factures que de ventes.
On parle peu de cette précarité discrète. De l’incertitude. De ces mois où tu vends tout… et ceux où tu vends juste une carte postale. À ta cousine. Et elle veut un prix d’ami.
👻 Le plan B… ou C… ou Z
Beaucoup d’artisans ont un petit “à côté” : un job alimentaire, quelques missions freelance, l’animation d’ateliers, l’AAH, la fin de droits Pôle Emploi, ou un·e partenaire compréhensif·ve qui tolère l’invasion de laine, bois ou bougies jusque dans la salle de bain.
Mais ce n’est pas un échec. Ce n’est pas “ne pas y arriver”.
C’est juste que le système n’est pas taillé pour les petites structures, les créatifs, les métiers-passion, ni pour celles et ceux qui ne veulent pas produire 800 pièces identiques sous cellophane. Et ça, on ne le dit pas assez.
Mais si tu continues malgré tout, c’est que tu y crois. Et nous aussi.
🌱 Et malgré tout, on recommence
Malgré la fatigue, les chiffres qui ne font pas rêver et les “Et vous faites ça à temps plein ?”, on continue.
On crée. On expose. On vend.
On se réjouit pour chaque vente, chaque compliment sincère, chaque client qui dit “je reviendrai” — et qui revient VRAIMENT.
On apprend. On ajuste ses prix (oui, c’est le moment). On ose dire non aux marchés foireux à 90€ le mètre.
On trouve des allié·es, des collègues, une tribu. On célèbre les mini-victoires, comme réussir à faire une facture sans hurler.
Parce que, malgré tout, c’est une vie qu’on a choisie. Et qu’on n’échangerait pour rien au monde.
(Sauf peut-être contre une retraite décente et un terminal de paiement qui ne plante pas. Faut pas pousser.)
En résumé ?
Être artisan en 2025, c’est :
• De la passion dévorante,
• Une précarité fatigante,
• De l’espoir tenace,
• Et un sens de l’humour obligatoire (noir ou absurde, au choix).
Si tu te reconnais là-dedans, c’est que tu fais partie d’une communauté de gens courageux, créatifs ! Continue. Trouve ta bande. Adapte-toi sans te trahir.
Et rappelle-toi : si c’était facile, tout le monde le ferait. 💪