Ah, les marchés de créateurs… Ce théâtre en plein air où tu joues à la fois la vendeuse, la conteuse, la psy, et parfois même la dompteuse de regards fuyants.
Tu poses tes créations, tout fier·e, en mode : “Aujourd’hui, je vais vendre tout mon stock et me payer une île…” Spoiler alert : ça ne se passe jamais comme ça.
Parce que les clients, eux, ils ont des phrases magiques, prêtes à te balancer, juste pour tester ta patience et ton talent d’improvisation. Voici un florilège, garanti 100 % vécu, avec mes meilleures réponses pour survivre… et garder le panache.
1. « Oh, c’est joli ! »
La phrase mythique qui veut tout et rien dire.
C’est un peu comme quand ton chat te fixe : tu ne sais pas si c’est de l’amour ou s’il prépare un coup tordu.
Et parfois, ça dégénère :
“Ma petite fille qui a 5 ans fait mieux.”
Oui. Oui, on m’a déjà dit ça. Et non, je ne m’en suis toujours pas remise.
Réponses possibles :
• « Merci ! Si vous cherchez un coup de cœur, je suis là pour vous faire changer d’avis… et sauver votre petite fille de la disgrâce artistique. »
• Plus taquin : « J’adore ce genre de critique constructive, ça me motive à peaufiner mes œuvres… et à chercher des clients plus objectifs. »
2. « C’est cher pour ça, non ? »
Ah, la fameuse. Celle qui arrive avec un sourcil levé et un portefeuille fermé à double tour.
Parce que, bien sûr, “c’est juste une bougie” ou “c’est juste une carte”, donc ça devrait coûter 2 euros.
Réponses possibles :
• « Oui, c’est un peu plus cher qu’un café, mais ça dure plus longtemps qu’un rush de caféine, promis. »
• Version punchline : « Ce n’est pas cher, c’est un investissement dans ta coolitude. »
3. « Vous faites des réductions ? »
Ah, le négociateur. Le gladiateur du marché. Celui qui croit que tu organises un Black Friday tous les samedis.
Réponses possibles :
• « La meilleure réduction que je peux offrir, c’est mon sourire et un grand merci. »
• Ou, si t’es joueur·se : « Si tu en prends deux, j’offre une blague exclusive en bonus. »
4. « C’est original, mais… »
Tu sais que le “mais” arrive. Et tu sais qu’il ne va pas faire plaisir.
C’est comme la pluie fine qui tombe pile quand tu as oublié ton parapluie.
Réponses possibles :
• « Oui, c’est comme moi : unique, parfois déroutant·e, mais toujours sincère. »
• Version philosophe : « Heureusement, sinon la vie serait aussi plate qu’un dimanche pluvieux. »
5. « Vous faites ça depuis longtemps ? »
Ah, enfin une question qui ne pique pas trop. L’occasion de raconter tes débuts, tes galères et tes nuits blanches à coudre, peindre, mouler, sculpter…
Et de glisser que tu n’es toujours pas millionnaire.
Réponses possibles :
• « Depuis assez longtemps pour savoir que chaque création a son âme… et pour avoir une garde-robe tachée de peinture digne d’un musée. »
• Version honnête : « Depuis que j’ai compris que créer, c’est ma thérapie anti-réunions Zoom. »
Bonus : « Je vais y réfléchir… »
Le regard qui fuit. Les pas qui s’éloignent. L’adieu poli.
Tu sais déjà que cette personne ne reviendra jamais. Mais tu peux quand même y mettre une touche d’humour.
Réponses possibles :
• « Prenez votre temps, mais attention : mon stand n’est pas une station-service, je ne fais pas le plein de bonnes idées. »
• Version douce : « Si la tentation vous guette, je suis juste ici, prêt·e à vous aider à craquer. »
En résumé
Un marché de créateurs, c’est un stand-up quotidien.
Tu rigoles, tu encaisses (ou pas), tu gères les remarques, et parfois, tu vends.
Avec ces répliques dans la poche, tu ne seras plus jamais pris·e au dépourvu face à un “C’est fait à la machine, non ?” ou “Ma fille de 5 ans fait mieux”.
Alors courage, garde ton sourire, ton humour et ce brin de folie qui fait de toi un·e artiste de marché… et de la répartie.