Jour -120 (août) :
Dehors, il fait 33°. Tout le monde mange des glaces.
Moi ? Je colle des paillettes sur des boules de Noël.
On me demande : “Tu pars en vacances ?”
Oui, dans mon atelier climatisé imaginaire.
Jour -90 (septembre) :
Les marchés de Noël ouvrent leurs inscriptions.
Petit détail : il faut vendre un rein pour avoir 3 mètres carrés sous une guirlande.
J’hésite : mieux vaut sacrifier un rein ou fabriquer 800 porte-clés rennes pour rentabiliser ?
Jour -60 (octobre) :
Le voisin sculpteur bois me dit qu’il en est déjà à sa 15e crèche miniature.
Je panique. J’ai seulement fini 2 bougies parfum cannelle et un tote bag avec un sapin bancal.
Bref, je respire dans un sachet de paillettes.
Jour -30 (novembre) :
Mon salon ressemble officiellement à un hangar Amazon, mais version artisanal.
Cartons partout. Étiquettes qui collent au chat.
Je rêve de rubans rouges la nuit.
Un ami passe et me dit : “C’est cozy chez toi !”
… COZY ???
Jour 0 (décembre, premier marché) :
Installation sous la pluie, les doigts gelés.
Un client regarde mes 3 mois de travail et lâche :
“Oh, c’est joli… mais je vais réfléchir.”
Je souris. À l’intérieur, je meurs.
Jour 15 (milieu décembre) :
Je ne sais plus quel jour on est.
Je vis à base de vin chaud et de gaufres de marché.
Mon terminal bancaire est mon seul ami.
Un enfant a éternué sur ma nappe. RIP.
Jour 24 (récompense finale) :
Je rentre de mon dernier marché, les bras vides (enfin presque).
Je m’écroule avec une tisane et la satisfaction d’avoir contribué à des dizaines de cadeaux sous le sapin.
Les gens trinquent au champagne, moi je dors comme une bûche.
Jour +1 (25 décembre) :
On me demande : “Alors, t’as prévu quoi pour la Saint-Valentin ?”
… Laissez-moi digérer mes Ferrero, s’il vous plaît.
Moralité : être créateur·ice à Noël, c’est comme être un lutin sous stéroïdes. Tu transpires, tu doutes, tu bricoles à minuit… mais au fond, tu sais que tu fabriques un peu de magie. Et ça, ça n’a pas de prix (enfin si, mais pas 2€).